LES MILLÉSIMES À TRAVERS NOS VINS

MILLESIME 2022

Et il y a les années où « les planètes sont alignées » !

Le gel de début avril 2022 a semé la panique. Il faut bien dire que personne n’osait imaginer ce qui serait advenu de notre profession si la récolte 2022 avait ressemblé à celle de 2021 en volume.

L’alternance de canicules, sécheresse, pluie salvatrice et temps « normal » (même si on se demande aujourd’hui ce qui est « normal ») a permis une récolte abondante en blanc et plus encore en rouge.
La différence venant des sols plus lourds qui ont mieux retenu l’eau dans les bas que sur les côteaux.
Cette production – raisonnable – a permis une grande qualité.

Après avoir imaginé des vendanges le 15 août, chacun n’a pu que constater que la maturation était plus lente que prévue et qu’il serait sage d’attendre. Certains l’ont fait, c’est notre cas.
D’autres y sont allés en vitesse. Au final, chacun pourra faire de bons vins. Les uns en pensant qu’il était important de garder de l’acidité et de la fraîcheur. Les autres en se disant que c’est quand même judicieux de rentrer des raisins mûrs quand on s’en est occupé pendant des mois. D’autant que les années extrêmes, la nature fait souvent bien les choses et corrige d’elle-même certaines imperfections des raisins. Autant miser sur elle.
Néanmoins, même si les récoltes précoces donneront de bons vins, il me semble assez difficile de dire que les raisins étaient… mûrs le 15/18 août !

Ce qui nous a vraiment sauvé, ce sont les pluies (raisonnables) de la mi-août. La vigne a gagné en vigueur et en jus pour finalement nous offrir sur un plateau des raisins magnifiques à partir du 25/30 août.

Entre le gel et la sécheresse, il y avait vraiment de quoi vivre un désastre. Eh bien non ! Et tant mieux. Comme quoi, quand cela veut sourire…

Les rouges sont vraiment très intéressants. Robes magnifiques et nez très purs et intenses car le manque d’eau a garanti un état sanitaire parfait. Les vinifications, sans problème particulier, ont permis d’extraire juste ce qu’il fallait de tannins et livrent des vins riches avec une texture soyeuse. Aucune lourdeur et grande longueur.

Les blancs sont très amples en bouche et explosent de parfums. Une gourmandise absolue et les déguster en ce moment, dans leur jeunesse, est un pur plaisir (dont je ne me prive pas actuellement !). Certains vins ont moins d’acidité mais il ne faut pas s’en inquiéter. Ils restent digestes. Et de toute façon, comme vous et moi en avons « ras le bol » des vins acides, inutile de se torturer. S’il faut, nous les boirons dans 10 ans au lieu de 12. Nous devrions nous en remettre.

Bref ! Encore un sacré millésime Bourguignon dans les deux couleurs et je me réjouis par avance que vous puissiez le découvrir.

LES MILLÉSIMES À TRAVERS NOS VINS

MILLESIME 2021

Pour ceux qui ne croient pas aux vertus de l’élevage, 2021 aura été un brillant démenti.

Sans un élevage soigneux, on se demande ce qu’aurait été ce millésime 2021.

Certes, partant de si bas, il ne pouvait pas vraiment descendre… Mais c’est vraiment l’élevage qui a permis de faire des vins présentables voire agréables parfois.

Les blancs sont plutôt stricts et restent relativement parfumés. Il ne faut pas en attendre ce qu’ils ne pourront pas donner mais le temps les a rendus fort présentables.

Contre toute attente, je préfèrerais presque les rouges qui ont un style « classique Bourgogne ». Ils sont loin la chair, le soleil et les forts degrés. Mais la bouche comme le nez valent quand même qu’on s’y intéresse. Il y a de la finesse et un potentiel de vieillissement qui n’est pas ridicule. Une bonne surprise.

MILLESIME 2020

2020 est une admirable synthèse de ce que la Bourgogne réussit à produire une année de soleil.

Les blancs, puissants et parfumés, seront de belle garde. Une acidité bienvenue et jamais dérangeante soutient les vins qui ont une classe folle.

Les rouges brillent de mille feux. Couleur, arômes, textures en bouche, longueur, complexité… Difficile de trouver un bémol à ces vins réjouissants aujourd’hui et pleins de promesses pour l’avenir.

Un millésime à marquer d’une pierre blanche. Une fois de plus après 2018 et 2019.

MILLESIME 2019

Les périodes de canicules et de sécheresse ont permis tantôt une belle maturation, tantôt inégale voire insuffisante mais toujours avec un état sanitaire irréprochable.

Les blancs sont très concentrés, parfumés et puissants. Les raisins très mûrs ont donné des vins de haute volée qui vieilliront longtemps.

Les rouges, plus inégaux, réussissent à être splendides, eux aussi. Robe, parfums, rondeur des tannins, texture harmonieuse et longueur en bouche sont souvent au rendez-vous. Mais il faudra choisir des adresses fiables pour tomber sur ces vins-là.

Certains vous vendront le millésime en « 9 », soi-disant toujours prestigieux. D’autres vous diront plus simplement que produire tous les ans des vins de ce niveau nous ravirait. Et qu’il y aura des vins d’anthologie mais il faudra chercher. Je suis dans la deuxième catégorie.

Dur, dur pour les volumes. Très réconfortant grâce à la qualité.

MILLESIME 2018 : « L’improbable »

Le secret des rouges est dans les rendements. Faibles, ils ont donné couleur, densité, puissance et pureté dans des vins de très longue garde.
Je suis prêt à parier que je ne reverrai jamais cela.

Pour ceux qui ont des enfants de 2018, c’est le millésime idéal pour faire le plein d’émotion et de
souvenirs…

Les blancs sont équilibrés, parfumés, envoûtants… chez certains.
J’aime énormément. Et cela me réjouit !

2017

Les blancs frôlent la perfection. Elégance, raffinement, finesse… Ils ont tout pour eux.

Les rouges sont à deux vitesses. Petits rendements = grande qualité.

Charge importante… Passez votre route et regardez vers 2016. Ils ont tout pour eux. Suivez l’exemple… Buvez-les !

2016

Des blancs d’une grande pureté, parfois stricts. Ce qui laisse augurer d’un bon vieillissement. Ils sont concentrés, rares (en raison du gel dévastateur) et d’une grande fraîcheur.

Les rouges sont… Noirs. D’une grande puissance aromatique, ils sont riches et d’un magnifique potentiel.

2015

Un modèle de pureté, de richesse et de race dans les rouges. Un millésime rare au magnifique potentiel de vieillissement.

Des blancs généreux, parfumés et voluptueux. Ils vieilliront bien également (10 ans au moins)

2014

Les rouges sont colorés et fruités. Nos vins sont moins acides que la moyenne. Ils sont promis à une belle garde.

Les blancs sont de grande classe. Un millésime typiquement Bourguignon (minéral et frais). Ils vieilliront certainement très bien.

2013

Les rouges sont très agréables mais moins denses que les 2014. Un millésime dans la bonne moyenne.

Les blancs sont intéressants. Du fruit, de la rondeur. De quoi prendre beaucoup de plaisir.

2012

Les rendements furent catastrophiquement bas (-30 à -80 % d’une récolte normale).

Les rouges sont très riches avec un beau fruit et beaucoup de velouté. Un millésime armé pour vieillir. Les blancs sont somptueux de classe, de pureté et de qualité de fruit. Un millésime qui marquera les esprits.

2011

Un millésime classique ou les bons vins peuvent être excellent mais il faut « trier ».

Les rouges sont plutôt faciles (ce n’est pas un défaut). Ils commencent à être très agréables. Les blancs sont très plaisants. Un millésime qui ne restera pas dans les annales mais qui ne décevra pas.

2010

La grande classe en blanc comme en rouge.

Dans les deux couleurs, les vins ont une « tension » toute Bourguignonne. Ils sont très purs, aériens et ne craindront pas d’être oubliés pendant des années. A classer dans les grandes années.

2009

Le plaisir par excellence.

Malgré les rendements élevés, les vins, issus de raisins très mûrs, sont généreux, opulents et adaptés à tous les palais. La gourmandise est un qualificatif qui leur va bien.

2008

L’acidité des rouges et leur dureté a rendu les vins « douloureux » à boire dans les premières années. On commence à se faire plaisir.

Pour les blancs, c’est tout l’inverse. Malgré la fermeté de leur jeunesse, les vins étaient déjà savoureux. Aujourd’hui, ils sont… resplendissants.

2007

Il y en a qui aiment. Moi pas !

A part quelques exceptions, c’est un millésime « flotteux », pas mûr et sans caractère.

2006

Les rouges croulaient sous la pourriture. Mais après un bon tri, les vins sont aujourd’hui très agréables à boire. Bien que sans génie, le plaisir est garanti.

Pour les blancs, c’est un millésime que j’aime beaucoup. Il a été annoncé « lourd » mais le temps a fait son œuvre. On se régale en ce moment.